Trois clés pour traverser les élections avec amour

J'ai passé les cinq dernières années à bosser pour le bureau du Comité central mennonite à Ottawa, où je défendais chaque jour nos intérêts auprès des dirigeants politiques de notre pays. Je suis plus à l'aise que la plupart des gens pour parler de politique, c'est pourquoi j'ai été surpris par le sentiment de malaise qui m'a envahi récemment lorsque mon église a prié pour le premier ministre de l'Ontario, qui venait d'être réélu. Entendre parler de politique dans ce contexte m'a semblé différent.
Je pense que c'est parce que la politique peut être un outil puissant pour diviser les gens. Elle touche souvent des questions qui nous tiennent à cœur et qui font partie de notre identité. Les enjeux d'une conversation qui serait autrement amicale peuvent sembler importants lorsqu'elle devient « politique ». C'est particulièrement vrai lorsqu'elle a lieu au sein de communautés qui sont importantes pour nous.
Avec l'incertitude qui continue de régner dans la politique canadienne, beaucoup d'entre nous sont susceptibles de se retrouver dans des conversations sur les défis auxquels notre pays et le monde sont confrontés. Je voudrais partager trois pratiques que j'ai trouvées utiles dans mes conversations avec nos dirigeants élus et les gens de ma propre communauté.
1. Écoute avec curiosité et compassion
L'écoute est une pratique spirituelle essentielle qui nous guide et façonne notre compréhension du monde. Dans l'épître de Jacques, les disciples du Christ sont appelés à « être prompts à écouter, lents à parler et lents à se mettre en colère » (Jacques 1:19 NIV). C'est une approche contre-culturelle qui contraste fortement avec un environnement politique où celui qui parle le plus fort gagne.
Elle nous encourage aussi à examiner de près nos motivations et à nous demander : « Qu'est-ce que je veux vraiment obtenir de ça ? » Le monde nous dit que notre désir devrait être de gagner, de prouver que nous avons raison. Cependant, ces conversations prennent un tout autre sens lorsqu'elles sont fondées sur le désir de construire ensemble une communauté saine qui recherche la volonté de Dieu.
J'ai récemment eu l'occasion de m'entretenir avec un député pour discuter du travail du MCC. Je m'attendais à ce qu'il y ait des divergences d'opinion importantes entre nous. Mais en l'écoutant, j'ai été frappé par nos similitudes. Sous les différences superficielles, il y avait une base solide de valeurs communes qui ne demandaient qu'à être mises en lumière. J'ai quitté cette conversation plein d'espoir quant au bien que nous pourrions accomplir ensemble.
2. Parler avec authenticité et intégrité
Il est important d'être honnête sur nos convictions et sur leur origine. Écouter avec curiosité et compassion ne signifie pas qu'on ne peut pas s'exprimer sur des questions qui nous tiennent à cœur. Je me retrouve souvent à revenir à l'encouragement de Paul qui dit : « ... en disant la vérité dans l'amour, nous grandirons à tous égards vers l'unité de la maturité, vers le Christ, qui est notre chef. » (Éphésiens 4:15).
Ce verset renvoie à nouveau à la motivation et exige un haut niveau de conscience de soi. On n'est pas appelés à se cacher de la vérité au nom de la civilité. Les paroles de Paul nous invitent à veiller à ce que notre vérité édifie le peuple de Dieu et soit enracinée dans le désir d'établir de bonnes relations avec Dieu et les uns avec les autres. Lorsqu'elle est exprimée avec amour, une opinion différente peut être l'occasion de renforcer une relation et une société.
3. Agir pour le bien de ma communauté, ici et ailleurs dans le monde
Quand la politique semble dominer l'actualité, je me rappelle constamment de la situation dans son ensemble. Voter est un moyen important d'influencer les politiques qui peuvent avoir un impact significatif, mais ce n'est qu'une des façons dont j'agis pour le bien de mes voisins, tant au Canada qu'ailleurs dans le monde. Une petite façon dont j'essaie d'agir pour le bien de ma communauté est de soutenir les initiatives de justice réparatrice, qui ont transformé la vie des gens et des communautés pour le mieux.
Même si l'accent est mis sur le bien individuel, il est aussi important d'agir au sein de la communauté que nous partageons avec nos voisins du monde entier. Nos actions peuvent avoir un impact important, et je t'encourage à chercher des moyens d'agir pour le bien qui te donnent envie de vivre!
C'est magnifique lorsque nous nous réunissons en tant que croyants pour œuvrer au bien de nos communautés. Je t'encourage à te joindre à moi pour t'engager à aborder la politique avec compassion, authenticité et amour pour nos voisins. Je pense que nous serons étonnés de ce qui se passera!
Mackenzie Graham travaille pour le Comité central mennonite au sein du bureau Paix et justice. Ces dernières années, il a fréquenté l'église mennonite Waterloo Mennonite Brethren Church, l'église mennonite Ottawa Mennonite Church et l'église North Park Community Church à Londres.