Un monument de reconnaissance

En 2019, c’est avec reconnaissance que Mohammed Alyones et sa famille ont accueilli la bouée de sauvetage que les mennonites lui ont lancée. L’Église mennonite de Tavistock et l’Église mennonite d’East-Zorra ont parrainé la réinstallation au Canada de Mohammed, sa femme Najwa et six de leurs sept enfants.
Après avoir fui la Syrie en 2011, la famille a passé huit années difficiles au Liban. Le Liban accueille plus de 1,5 million de réfugiés syriens, accablant un pays déjà vulnérable. La discrimination et l’exploitation étaient fréquentes. « Parfois, nous allions travailler pendant une semaine, 10 jours, 15 jours », se souvient Ahmad, le fils de Mohammed. Une fois le travail terminé, ils nous disaient : « Je ne te paierai pas, va-t’en. Sors d’ici ».
Les Églises de Tavistock et d’East Zorra figurent parmi 183 groupes de parrainage de nouveaux arrivants privés que le MCC Ontario soutient. Ces deux églises ont parrainé plus d’une demi-douzaine de familles au fil des ans, pour la plupart des familles musulmanes de Syrie.
Pour exprimer sa gratitude envers le MCC, Mohammed s’est tourné vers le métier qu’il connaît le mieux : le travail de la pierre. Maçon professionnel, Mohammed a sculpté un monument fait de différentes variétés de pierres, portant les lettres « MCC ». Il a installé la sculpture dans un jardin du bureau du MCC Ontario, situé au 50, avenue Kent, à Kitchener. La création de la sculpture a nécessité
des centaines de kilos de pierre et trois jours de travail poussiéreux et acharné. « Sculpter les trois lettres “MCC” a pris 12 heures », explique-t-il, interprété par Ahmad.

Les débuts au Canada de Mohammed, Najwa et de leurs enfants ont été difficiles. « Ils sont arrivés juste au moment où le COVID-19 faisait son apparition », se souvient Mardi Lichti, une marraine expérimentée de L’Église mennonite de Tavistock. « À peine arrivé, tout s’est mis à fermer. C’était très dur pour eux. Cependant, après la pandémie, la famille a commencé à prendre son élan grâce au soutien du groupe de parrainage et de la communauté syrienne de la région de Waterloo. »
La famille Alyones avait un lien particulier avec le MCC : Rick Cober Bauman (directeur général récemment retraité du MCC Canada) et sa femme Louise faisaient partie des principaux parrains. « Ils ont fait connaître l’ensemble des activités du MCC à Mohammed et à sa famille » se souvient Mardi. « La famille fait du bénévolat à la friperie, elle effectue ses opérations bancaires à la Kindred Credit Union. Ils ont une profonde appréciation du MCC et la communauté mennonite. »
Aujourd’hui, la famille prospère : Ahmad fait des petits boulots, sa sœur est diplômée et a trouvé un emploi, et ses frères et sœurs plus jeunes poursuivent leurs études. Mohammed a créé une petite entreprise de maçonnerie, bien que les affaires tournent au ralenti.

Le bureau du MCC n’est pas le seul lieu où Mohammed a montré sa reconnaissance par son savoir-faire. Avec ses fils et ses neveux, il a créé de magnifiques murs massifs dans les fermes de certains membres du groupe de parrainage.
Les membres du groupe de parrainage ont également appris l’hospitalité et la générosité auprès des familles de nouveaux arrivants.
« Ils sont tellement reconnaissants de ce que nous avons fait, mais nous sommes également reconnaissants de les connaître », précise Mardi. Le noyau dur des parrains se réunit encore régulièrement avec Mohammed et le reste de la famille élargie et des amis pour des repas et des célébrations.
« On leur dira : “N’apportez rien”, mais cela tombe dans l’oreille d’un sourd » s’amuse Mardi. « Parce qu’ils savent à quel point nous raffolons de leur nourriture! »
La gratitude de Mohammed et de sa famille envers les mennonites et le MCC est profonde et durable.
« On sent leur bienveillance », affirme Ahmad, le fils de Mohammed. « Lorsqu’ils veulent vous aider, vous pouvez voir leur compassion. C’est bouleversant. »
À 50 Kent, le monument de Mohammed se dresse désormais comme un rappel durable : la gratitude peut être gravée dans la pierre, et on peut reconstruire l’espoir.
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Alors que le gouvernement canadien a considérablement réduit le nombre de réfugiés autorisés à entrer, le MCC Ontario recherche toujours des parrains privés pour le programme de partage des coûts du Programme mixte des réfugiés désignés par un bureau des visas (RDBV). Le programme RDBV aide les réfugiés les plus vulnérables qui sont présélectionnés et prêts à voyager. Le gouvernement fédéral fournit également le soutien financier minimal requis pour six mois de parrainage. Envoyez un courriel à refugee@mcco.ca pour obtenir un message automatique complet qui répond à de nombreuses questions et indique les prochaines étapes.