La nouveauté de cette vie

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Alsar Zarour

Syria Alberta — Mar 2024

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Lorsque la mère d’Alsar Zarour, Mannal Khchfa tomba sur un bureau du HCR en Turquie après avoir fui la Syrie, elle ne savait pas que sa famille s’épanouirait à Calgary huit ans plus tard.

Alsar partage :

« C’est réellement possible ce se refaire une vie dans un nouveau pays, et c’est ce qui s’est passé pour nous. Lorsque nous avons atterri ici, nous ne savions pas à quoi nous allions être confrontés, nous ne savions pas qui nous allions rencontrer et nous ne savions pas ce qui nous attendait à l’extérieur de l’aéroport. Dans l’avion, la seule question que nous nous posions, c’était ce qui allait se passer ensuite. »

« C’était le 1er décembre 2016. Il faisait -30 et depuis l’avion, nous pouvions voir que nous atterrissions sur une terre blanche. »
Alors qu’ils finissaient de remplir leurs papiers d’atterrissage, un officier leur dit : « Des gens vous attendent à l’extérieur. Ils vous attendent depuis un an. »

Nous nous regardâmes l’un l’autre en nous demandant qui pouvait bien nous attendre.

Il poursuit en disant : « Ils ont des panneaux de bienvenue avec vos noms et vos âges et ils savent tout de vous. Je vais prendre une photo de vous et la leur montrer à l’extérieur. »

« Il expliquait, mais nous ne comprenions pas, nous ne savions pas. Déjà en Turquie, les autres familles savaient que leurs parrains les attendaient. Ils avaient préparé une maison, ils les avaient appelés par appel vidéo. Toutefois, nous nous sentions seuls en voyant d’autres devant nous rencontrer leurs parrains. » 

 

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Left to right: Jake Wiebe, Elsie Wiebe, Mannal Khchfa, Alsar Zarour, Karen Janz
De gauche à droite : Jake Wiebe, Elsie Wiebe, Mannal Khchfa, Alsar Zarour, Karen Janz

L’Église First Mennonite Church de Calgary avait mis en place un comité pour accueillir la famille. Ils avaient planifié chaque détail de leur arrivée et ils les attendaient avec impatience. Jake et Elsie Wiebe ainsi que Karen Janz faisaient partie du groupe.

« Nous aimons tellement cette famille, déclare Karen, lorsque nous avons enfin pu mettre des visages sur ces noms, lorsqu’ils sont sortis, nous avons ressenti une joie immense. Nous étions si heureux de les voir ici. Et maintenant, cela nous réjouit de les voir prospérer. Nous sommes totalement bénis par la venue de cette famille. C’est beaucoup de travail, mais cela en vaut la peine. Chaque heure passée à préparer leur arrivée, je serais prête à le refaire ».

Mannal, Alsar et ses deux frères franchirent les portes et la famille vit leur groupe de parrainage tenir des pancartes, avec des expressions d’excitation et de soulagement.

« Ils nous ont serrés dans leurs bras, nous ont souhaité la bienvenue au Canada et nous ont rassurés : vous êtes ici, vous allez bien. Nous vous attendions ! Lorsque nous sommes entrés dans notre maison ce soir-là, je ne l’oublierai jamais, ils nous ont demandé si nous avions tout ce dont nous avions besoin. Nous ne savions même pas que nous avions une maison. Il y avait des cuillères, tout était là, nous n’avions besoin de rien. Nous sommes arrivés qu’avec nos vêtements. Toute l’aide dont une personne a besoin dans ce pays, nous l’avons reçue. »

« Nous vivons toujours dans la maison qu’ils nous ont offerte. »
Aujourd’hui, des années plus tard, Alsar effectue sa première année de licence en travail social à l’université Mount Royal. Son frère possède sa propre entreprise et Mannal apprend l’anglais.

« J’aime ce pays et j’ai décidé de m’instruire pour rendre à la communauté ce qu’elle m’a donné quand je suis arrivée ici, en partant de zéro. Et c’est merveilleux pour moi d’avoir des oreilles qui m’écoutent et des personnes qui savent pourquoi je suis ici aujourd’hui. C'est merveilleux de savoir ce que ma famille a fait pour moi et ce que mes parrains ont fait pour moi. Ils sont ma famille. »

Bien que la période de parrainage ait pris fin un an après leur arrivée, l’amitié qui s’est développée entre la famille et le groupe de parrainage se poursuit. Elsie et Jake, qui habitent quelques rues plus loin, viennent régulièrement leur rendre visite, partageant les aléas de la vie. 

« Dieu travaille de manière mystérieuse, et chaque étape nous a permis d’arriver là où nous sommes aujourd’hui », déclare Jake.

Le MCC Alberta a également pu parrainer l’oncle d’Alsar et sa famille à Calgary l’année dernière. La famille comprend des enfants de 8, 7 et 6 ans, ainsi qu’un bébé de 8 mois.

« Maintenant, ils ont un avenir, ils vont à l’école pour la première fois de leur vie, ils se réveillent le matin plein d’espoir. Ils aiment la nouveauté de cette vie ».

Pour ce qui est de partager son histoire avec le MCC, Alsar déclare simplement : « C’est le moins que je puisse faire. Aider la communauté ne constitue pas une tâche à remplir, c’est qui vous êtes. »
 

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a family of three embrace at an airport

Migration et réinstallation

Depuis 1979, Le MCC Canada collabore avec des groupes de parrainage privés pour aider les réfugiés à commencer une nouvelle vie au Canada. 

En Alberta, le MCC collabore avec des églises locales et des partenaires pour aider les nouveaux arrivants dans le processus de réinstallation
 

 

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